A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, vendredi 2 avril, le groupe Carrefour a annoncé que désormais, chaque semaine, une « heure silencieuse » aurait lieu dans plus de 1240 supermarchés et hypermarchés. Une annonce qui vient confirmer le rôle social du commerce.
Une « heure silencieuse » destinée aux personnes atteintes de trouble de l’autisme
A l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, vendredi 2 avril, le groupe Carrefour a annoncé que chaque lundi, une « heure silencieuse » serait proposée dans plus de 1240 supermarchés et hypermarchés.
Depuis le 5 avril, tous les lundis, de 14 h à 15 h, la luminosité est donc réduite, les musiques et les annonces faites au micro sont interrompues et les appareils de nettoyage à l’arrêt, pour permettre aux personnes atteintes de trouble de l’autisme – mais également à tous les clients souhaitant réaliser leurs courses dans le calme – de faire leurs achats dans des conditions plus favorables. « L’heure silencieuse est une première étape du plan d’action de l’enseigne, établi conjointement avec Autisme France, qui comprendra entre autres, une facilitation de l’accès prioritaire aux caisses, de nouveaux pictogrammes en magasin, plus inclusifs, prenant davantage en compte les différentes formes de handicap, annonce Carrefour. En parallèle, l’enseigne sensibilisera sur le sujet ses collaborateurs par la mise en place de différentes communications dédiées. »
L’initiative intervient après la proposition de loi – adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 28 janvier – de créer une heure silencieuse visant à améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux magasins de la grande distribution et aux centres commerciaux. Le texte prévoit la mise en place d’une négociation de 18 mois entre les acteurs économiques de la grande distribution et des centres commerciaux, les associations représentant les personnes handicapées et des parlementaires.
Différentes approches, différentes cultures
On observe, à l’heure actuelle, une vraie tendance de la société à être de plus en plus inclusive. A vouloir davantage intégrer les diversités, les particularités, les handicaps… Et cette évolution a vraisemblablement été renforcée par la crise sanitaire que le monde traverse, amenant chacun à porter une attention particulière au personnel soignant, aux personnes âgées ou à toute personne vulnérable.
Si l’on ne peut que saluer l’initiative du groupe Carrefour, celui-ci a cependant choisi de communiquer discrètement sur le sujet. L’approche de l’enseigne américaine Trader’s Joe, semble, par exemple, beaucoup plus assumée. Un partenariat avec Magnusmode, l’entreprise canadienne à l’origine de l’application MagnusCards, pour aider les personnes ayant des besoins sur le plan de l’apprentissage cognitif a en effet été mis en place. Le principe : proposer 5 « cartes » adressées à des publics porteurs d’un handicap cognitif et / ou intellectuel – l’autisme n’en étant qu’un des cas de figure -, donnant aux usagers des repères pour faire leurs courses en toute sérénité. Disponibles sur l’application mobile, consultables dans le magasin comme en dehors, ces « cartes » renseignent sur des éléments pragmatiques et des services pratiques, comme la nature des bruits dans le magasin ou l’aide à solliciter pour porter ses courses.
Il faut dire qu’aux USA, la question des minorités, ou tout du moins de la diversité, est un sujet banalisé et qu’il n’est nullement tabou de parler de maladie mentale. Une différence culturelle qui explique sans doute l’initiative plus discrètement relayée par Carrefour.
Quelle que soit la méthode, une chose semble sûre : ces initiatives soulignent le rôle social du commerce, a fortiori en temps de pandémie. Le magasin, fournisseur de denrées pour tous, est véritablement LE lieu qui rassemble.