retail

L’OCNI de la semaine : Lidl Micromarket

L’OCNI de la semaine : Lidl Micromarket 2560 1593 Altavia

En Suède, une nouvelle campagne de communication baptisée « Lidl Micromarket » vient d’être lancée par Lidl. L’idée ? Solliciter ses clients les plus fidèles pour qu’ils organisent, chez eux, un repas 100% Lidl avec leurs amis.

 

Ouvrez un petit magasin Lidl chez vous et devenez des « Lidlers » ! C’est la proposition singulière que l’enseigne allemande a décidé de faire à ses clients les plus fidèles en Suède. Le concept de Lidl Micromarket ? Proposer aux habitués de devenir des ambassadeurs, en organisant chez eux un repas 100% Lidl avec des amis peu convaincus par la promesse « high on quality, low on price » vantée par la marque. Pour cette soirée conviviale, l’enseigne a tout prévu : des aliments frais pour un dîner de trois plats pouvant accueillir jusqu’à six personnes, des vêtements de marque Lidl, des casquettes de baseball, des pancartes de magasins et même une playlist sur Spotify !

 

Un bel exemple de la stratégie de Lidl pour se distinguer dans un pays où la marque occupe une place de challenger, derrière les acteurs historiques ICA AB et Co-op Food : parier sur la créativité plutôt que de céder aux dépenses marketing massives.

 

Avec Lidl Micromarket, l’image de Lidl Suède est associée à celle d’un prestataire utile, offrant des aliments frais, pour un budget modeste, mais aussi à celle d’un magasin de l’agréable, à l’origine de moments conviviaux.

 

 

Découvrir la qualité et les petits prix Lidl

La campagne drive to store « Lidl Micromarket » a pour objectif de permettre à un plus grand nombre de Suédois de découvrir la qualité et les petits prix Lidl. Toutes les composantes d’une campagne de marketing d’influence sont au rendez-vous : une communauté d’ambassadeurs sollicitée qui évangélise ses amis ; des mini spots au ton décalé et fun sur YouTube ; la création par ces mêmes ambassadeurs de vidéos qui seront intégrés ensuite dans la campagne de publicité… Autant d’outils à l’efficacité prouvée, mis en œuvre pour grossir les rangs des fidèles convaincus.

 

 

Miser sur la valeur relationnelle pour mieux booster la valeur transactionnelle

Dispositif complet et créatif, Lidl Micromarket offre aux Lidlers et leurs amis l’opportunité de passer un moment agréable ensemble, en dégustant de bons produits frais. Une soirée chaleureuse et gourmande, dont ils se souviendront. Une expérience forte, qui nourrira chez les uns, et suscitera chez les autres, l’attachement à la marque. Le Retail physique – ici recréé chez un particulier – est, par excellence, l’endroit qui peut permettre la création de ces liens.

 

Lidl Suède mise ainsi sur la valeur relationnelle, pour mieux booster ensuite la valeur transactionnelle. Si le pari est réussi, les amis anciennement sceptiques iront en magasin demain, pour y faire leurs courses.

 

 

 

Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

Intermarché modifie la recette de 900 produits pour Yuka

Intermarché modifie la recette de 900 produits pour Yuka 1366 629 Altavia

Pour répondre au profond besoin de transparence des clients et à leur volonté de mieux manger, Intermarché a décidé de modifier la recette de 900 produits. Objectif : obtenir de meilleures notes sur Yuka. Une annonce importante dans le monde du retail alimentaire.

 

Créée en janvier 2017, Yuka compte déjà 11 millions d’utilisateurs, scannant chaque jour les codes-barres de 3 millions de produits alimentaires. Une application phénomène, devenue incontournable. D’après une étude OpinionWay pour Alkemics, un Français sur six a déjà téléchargé l’application Yuka sur son smartphone. Et d’autres applications basées sur le même principe existent (Système U, C’est Qui le Patron, UFC Que choisir, ont eux aussi lancé un « mee too » de Yuka !). Pas moins de 20 % des clients utilisent aujourd’hui une application conçue pour les consommateurs, au moment de faire leurs courses.

 

L’impact sur les achats ? Enorme. Thierry Cotillard, président d’Intermarché déclarait récemment sur France Inter « Deux tiers des Français qui utilisent Yuka ont, depuis douze mois, décidé d’abandonner une marque ou un produit (…) En tant que distributeur, il est essentiel d’être pro-actif pour avoir les produits les mieux notés possibles ».

 

Car la crainte pour les retailers est bien de voir les clients bannir les produits de leurs marque propre, au profit de ceux recommandés par l’application. Sous la note de 50 sur 100, l’application propose en effet automatiquement une alternative mieux notée.

 

 

Participer à la « food revolution »

Bousculés par les clients mais aussi par les offres alimentaires du e-commerce, des circuits courts ou encore des réseaux spécialisés, les acteurs du retail alimentaire se devaient de se repositionner. La « food revolution » se fera avec eux. Et en partie grâce à eux ! Pour accompagner ce mouvement sociétal, leurs stratégies sont multiples : certains font l’acquisition de réseaux spécialisés, d’autres mettent au point des campagnes de communication et des signalétiques dédiées en magasin, d’autres encore lancent des applications mobiles inspirées de Yuka.

 

 

Intermarché adopte une stratégie unique

Seul retailer à disposer d’une capacité industrielle alimentaire sur le marché français, Intermarché a les moyens de changer son offre alimentaire. Et c’est ce qu’il compte bien faire. Pour obtenir de meilleures notes sur l’appli Yuka, 900 recettes de ses produits de marque distributeur seront changées ; 142 additifs potentiellement nocifs seront retirés. Adieu glutamate, dioxyde de titane ou encore carbonates de magnésium ! Un signal fort envoyé à tous les clients soucieux d’accéder à une alimentation plus saine et un excellent levier pour retisser avec eux un véritable lien de confiance.

 

 

Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

L’OCNI de la semaine : Picture Organic Clothing « Rider, protéger et partager »

L’OCNI de la semaine : Picture Organic Clothing « Rider, protéger et partager » 2560 1456 Altavia

Picture, c’est la marque auvergnate de vêtements outdoor écoresponsables, au succès bien mérité. 100 % des produits sont composés de matières recyclées, biologiques ou bio-sourcées.

En 2008, Julien, Jérémy et Vincent, trois amis originaires de Clermont-Ferrand, décident de créer une marque de vêtements outdoor, 100% engagée, éco-conçue et inscrite dans une démarche de développement durable. « L’industrie du textile est responsable d’environ 8% des émissions mondiales de CO2 » constatent-ils. Le défi est donc de taille.

 

Il s’agit pour les trois entrepreneurs de sortir des sentiers battus en utilisant des matières et des procédés moins impactants et innovants : coton biologique, polyester recyclé issu de bouteilles plastiques, chutes de tissus techniques reconditionnées et ré-intégrées dans les doublures de certains produits, nouvelles matières techniques créées à partir de plantes (matières bio-sourcées)…

 

Picture, c’est aussi une production éthique et équitable. Le respect des travailleurs, la connaissance des filières d’approvisionnement et l’origine de l’énergie électrique sont des aspects déterminants de la démarche de l’entreprise.

 

 

Des précurseurs audacieux, ayant fédéré toute une communauté

Julien, Jérémy et Vincent ? Trois entrepreneurs quelque peu activistes, relativement visionnaires mais surtout très audacieux, qui ont imaginé une nouvelle voie de navigation sur le marché de l’outdoor. Des précurseurs qui, dès 2008, se sont positionnés sur un marché hyper concurrentiel, via une démarche environnementale revendiquée, affirmée et déclinée sur l’ensemble de leur gamme produit.

 

Picture a été une sorte de DNVB (Digital Native Vertical Brand) avant l’heure. Née en ligne, la marque a immédiatement tissé, via le web, un lien étroit avec une communauté de clients adhérant à ses valeurs « Rider, Protéger et Partager. Tout est connecté. Nous ridons les spots que la planète nous offre, nous partageons ces moments avec nos amis, mais nous voulons aussi que les générations futures puissent en profiter autant que nous » raconte la marque.

 

Mais si la marque est née en ligne, elle s’est ensuite développée à travers des points de vente physiques, multipliant les boutiques à son nom (à Annecy, Lyon, Toulouse, Bordeaux, les 2 Alpes, Hossegor et Biarritz), les shops in shops et les corners. Picture a désormais un rayonnement international, dans 30 pays – 700 points de vente, lui permettant d’aller à la rencontre de ses clients, heureux de pouvoir toucher et essayer les différentes gammes de produits. La clé du succès.

 

 

Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

L’OCNI de la semaine DIZY « Chez nous, le designer c’est vous »

L’OCNI de la semaine DIZY « Chez nous, le designer c’est vous » 1774 693 Altavia

Roubaix. Janvier 2019. La start-up Dizy – contraction des mots « design » et « DIY » – est créée. Son ambition : proposer un mobilier modulable et durable, et mettre la créativité du client au cœur de l’achat.

« Devenez dizyner »

Lampes, tables basses, étagères, bancs, bureaux… A vous d’inventer le meuble qui vous ressemble ! C’est la proposition séduisante de Dizy, récemment créée par deux amis, Vianney Sauvage et Augustin Poncelet.

 

La marque s’envisage en effet comme un fournisseur de pièces détachées à assembler, tandis que le client est invité à imaginer le design de son meuble, selon ses envies et ses besoins. « Créer une lampe ou un vide-poche qui ne ressemble à aucun autre… C’est izy ! » annonce la marque. Un nouveau concept, qui traduit la confiance redonnée à chacun dans sa capacité à créer et qui permet de tisser un lien de qualité avec des clients, moins passifs et par conséquent plus épanouis. Car Dizy met la créativité de chacun en ébullition : l’idée est de choisir parmi 36 pièces modulables (abat-jours, pieds, traverses, plateaux…), pour donner vie à son meuble. Une lampe-bol, un bureau-lampe, un portant-banc… Les ODNI (objets design non identifiés) se suivent et ne se ressemblent pas ; chacun devient le maître de sa propre déco. « Le mobilier se monte et se démonte sans outils, à la manière d’un jeu de construction, raconte Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia. Outre le côté très ludique du configurateur en ligne, cette expérience peut faire resurgir chez certains des souvenirs d’enfance, ô combien précieux. »

 

 

 

Rien ne se jette, tout se transforme

En proposant à chacun de créer ses propres meubles, Dizy mise également sur la durabilité des objets. « On s’attachera beaucoup plus facilement à un objet que l’on aura pris le temps d’imaginer et de concevoir, puis de construire avec ses propres mains, commente Thierry Strickler. C’est une manière efficace d’assurer à ce mobilier une place durable dans son intérieur, et de lutter ainsi contre l’obsolescence programmée ». La modularité des pièces, qu’il est possible d’assembler différemment pour changer la fonction de l’objet, permet également de lui garantir un avenir plus pérenne. Chez Dizy, 95 % des pièces peuvent être réutilisables d’un meuble à l’autre (une table basse peut se transformer en bibliothèque par exemple).

 

 

 

Recyclable et « made in local »

Dizy, c’est aussi une entreprise engagée, en phase avec la montée en puissance de la conscience écologique des citoyens clients. La start-up conçoit ses produits dans une optique de respect de l’environnement, faisant le choix de matières durables et recyclables pour ses produits et ses emballages. La fabrication des pièces est, de plus, d’origine 100% européenne : les éléments en bois (issus de forêts gérées durablement et de sources contrôlées) sont produits au Portugal et les pièces en métal (matière résistante et recyclable à l’infini) sont conçues en France. « Dizy propose une alternative sur un marché de l’ameublement très standardisé et dont l’engagement environnemental reste encore trop discret, analyse Thierry. L’un des seuls acteurs qui se soient déjà impliqués sur ce terrain est la Camif. »

 

Dizy ? Des pièces à assembler, des meubles à inventer. Une autre manière d’acheter. Et de s’attacher.

 

 

Altavia acquiert l’agence Oyez

Altavia acquiert l’agence Oyez 1600 850 Altavia

 

 

Résolument inscrit dans la dynamique de transformation du secteur du retail, Altavia acquiert Oyez, acteur pionnier du retail omnicanal.

Fondée à Paris en 2006 par Olivier Nachba, Henri Danzin et Marie-Agnès Danzin, Oyez combine la maîtrise des parcours client connectés, des technologies et des processus pour accélérer la transformation digitale des marques et des distributeurs au service de l’expérience client personnalisée.

 

 

Forte de ses 70 collaborateurs répartis entre Paris et Tunis, l’agence déploie des solutions innovantes et créatives fondées sur l’humain, l’innovation et la data auprès d’acteurs leaders du retail, de l’automobile, du luxe et des services tels que : BNP Paribas, Carrefour, Clarins, E.Leclerc, Feu Vert, Franprix, Galeries Lafayette, LCL, LVMH, Maison du Monde, Monoprix, Saint Laurent, etc.

 

 

Grâce à sa maîtrise des technologies, Oyez met l’innovation au cœur de la performance des distributeurs et combine consulting, ingénierie et customer marketing pour accompagner les commerçants dans l’accélération de leur transformation commerciale, marketing et IT.

L’intégration d’Oyez vient compléter la palette de services d’Altavia et renforce les savoir-faire historiques du groupe en tant qu’activateur de commerce de ses clients, enseignes et marques commerçantes. Elle s’inscrit dans la droite ligne du plan stratégique MOVE2023* (*MOVE=Make Our Vision Effective) d’Altavia et participe au développement de son modèle hybride et unique, offrant vision stratégique et excellence opérationnelle pour une communication commerciale efficace, créatrice de performance et de liens durables.

 

 

En mobilisant leurs expertises communes dans le marketing, les processus, le design, la data et les technologies, Altavia et Oyez créent une offre à forte valeur ajoutée de transformation digitale dédiée aux marques et aux distributeurs. Ensemble ils pourront les accompagner encore plus efficacement dans l’élaboration et la mise en œuvre de leur stratégie digitale au service du commerce et de leurs clients.

« Comme Altavia, Oyez est un spécialiste du commerce, qui accompagne au quotidien les retailers. Nous nous engageons auprès d’eux pour les aider à mieux communiquer et à répondre aux besoins de leurs clients. Nous sommes heureux de rejoindre un groupe qui partage notre culture de créativité et de pragmatisme tournée vers l’innovation au service du client consommateur. » déclare Henri Danzin, co-fondateur d’Oyez. Pour le Président Fondateur d’Altavia, Raphaël Palti : « Cette acquisition repose sur la conviction commune de la prise de pouvoir par le client de sa consommation grâce aux technologies et de la nécessité qui en découle de placer l’innovation au cœur de la performance des retailers. Avec Oyez nous enrichissons encore notre offre pour être au plus près des besoins de nos clients. »

 

 

Altavia ODG dubai

Altavia annonce l’acquisition de l’agence Active Creative basée à Dubai

Altavia annonce l’acquisition de l’agence Active Creative basée à Dubai 1366 620 Altavia

Paris, le 10 décembre 2019 – Altavia acquiert Active Creative et renforce sa présence au Moyen-Orient et à Dubaï, devenu une référence mondiale pour le retail.

Co-fondée en 2014 par Martin Mirmand et Adele Claassen, Active Creative est une agence 360 basée à Dubaï fournissant des solutions créatives et innovantes, depuis la conception, le design et suivi de production, jusqu’à la logistique et l’installation, pour les marques de luxe et de lifestyle dans le secteur des cosmétiques et parfums.
De la conception de boutiques éphémères à l’implantation d’enseignes, l’agence propose des solutions clés en main, à des marques de luxe et des marques indépendantes telles que Giorgio Armani, YSL, Khiel’s, Sephora, Bene t, Fenty Beauty, Anastasia Beverly Hills, Nudestix, Beauty Blender, Hourglass Cosmetics, Becca…
Ces projets concernent aussi bien des points de vente, que des supports promotionnels à travers des réseaux d’enseignes nationales et des enseignes en Travel Retail.

En rejoignant le groupe Altavia présent dans 40 pays et fort d’une grande diversité de services, Active Creative améliore sa capacité à collaborer avec les sièges globaux des marques où qu’ils se trouvent et à déployer simultanément et dans plusieurs zones géographiques leurs campagnes d’animations et d’implantations dans les points de ventes.

Grâce à cette acquisition, Altavia renforce sa position au Moyen-Orient et à Dubaï et étoffe son expertise en design créatif pour les marques de cosmétique et de parfum et leur activation commerciale.
Altavia et Active Creative partagent la même ambition d’enrichir le parcours client et d’améliorer la performance et le retour sur investissement pour leurs clients.
Martin Mirmand déclare : « Nous sommes ravis de rejoindre Altavia, groupe international de communication de premier plan et riche d’une forte culture entrepreneuriale et nous sommes impatients de capitaliser sur le réseau international du groupe et la richesse de ses services et de son expertise pour accélérer notre développement et servir nos clients internationaux dans toutes les régions où ils sont présents ».
Adele Claassen ajoute : « Nous sommes ravis d’écrire une nouvelle page avec Altavia qui partage nos valeurs d’entrepreneuriat, une énergie et une passion communes et la même ambition pour Active Creative. Nous croyons fermement qu’avec le réseau mondial et l’expertise d’Altavia, nous deviendrons l’agence mondiale de référence pour la conception et le management de projets alliant conception, design et déploiement ».
Selon Raphaël Palti, Président Fondateur d’Altavia : « Cette acquisition s’appuie sur une vision et une ambition communes au service d’un parcours client réinventé. Avec Active Creative, nous renforçons notre présence au Moyen-Orient et enrichissons notre offre en design créatif pour les grandes marques cosmétiques internationales ».

Le rôle des plateformes d’e-commerce dans la vente d’articles de luxe en Chine : le cas de JD.com

Le rôle des plateformes d’e-commerce dans la vente d’articles de luxe en Chine : le cas de JD.com 1562 1202 Altavia

 

 

En Chine, les produits de luxe ne s’achètent bien souvent pas en boutique ou sur le site propre de la marque mais sur des plateformes comme Alibaba et JD.com. Cette dernière, originaire de Pékin, a plus d’un atout. Décryptage d’un phénomène parfaitement géré avec Stéphane Joly, Global Key Account Director chez Altavia.

« JD.com, le plus grand commerçant de Chine »

C’est la 2e plus grosse plateforme de e-commerce derrière Alibaba. Les chiffres communiqués lors de la conférence animée par Kevin Jiang, vice-président en charge du business international de JD.com, confirment que la plateforme est désormais incontournable.

 

Quelques chiffres :

 

  • Plus de 300 millions d’utilisateurs actifs, soit une augmentation de 30% par rapport à 2017.
  • Un chiffre d’affaires supérieur à 200 milliards de dollars (valeur des produits qui transitent sur la plateforme) à la fin 2018, soit une augmentation de 150% par rapport à l’année précédente.
  • Un résultat de 67 milliards de dollars, soit + 200% en un an pour une valorisation boursière de 46 milliards de dollars.
  • « JD.com se considère comme étant le plus grand commerçant de Chine et la 3e société Internet au monde, derrière Google et Amazon », relate Stéphane Joly.

 

 

Une plateforme incontournable

JD.com réunit à elle seule 160 000 marchands. On y trouve aussi bien de l’électronique, des produits frais, des biens de consommation, du textile, du matériel Hi-fi, du mobilier et de la décoration … Et des produits de luxe.

 

« D’après Kevin Jiang, les plateformes sont devenues des moteurs de recherche : 37% des utilisateurs viennent y chercher des produits et 42% de l’inspiration », précise Stéphane Joly.

 

 

Les atouts de JD.com

Si la plateforme originaire de Pékin n’est que seconde derrière Alibaba avec ses deux plateformes d’Alibaba, Taobao et Tmall qui réunissent 600 millions d’utilisateurs actifs, elle a néanmoins su se démarquer sur plus d’un point. « JD.com a décidé de s’allier à Tencent, dont la messagerie WeChat est le plus gros réseau social en Chine, avec 1 milliard d’utilisateurs actifs. Ce partenariat est très stratégique car il permet à la plateforme de collecter un grand nombre de données et ainsi de parfaitement cibler leur communication auprès des utilisateurs. Alibaba de son côté, ne repose sur aucun réseau social ». JD.com s’est également associé au moteur de recherche Baidu ainsi qu’à Toutiao, plateforme de news et de contenus vidéo. « Un positionnement très intelligent, qui permet à JD.com de capter de l’information sur les produits susceptibles de plaire à ses clients », ajoute Stéphane Joly.

 

Autre atout : le contrôle des contrefaçons. JD.com exerce une politique stricte, qui porte ses fruits – à la différence d’Alibaba, qui souffre de son manque de fiabilité dans ce domaine –.

 

JD.com s’appuie également sur une excellente logistique. 90% des articles proposés peuvent être livrés en 24H en Chine. Un système de livraison VIP est proposé et les jeunes femmes se voient par exemple livrer leur commande, par de beaux jeunes hommes en gants blancs…

 

 

JD Luxury

En Chine, les produits de luxe ne s’achètent bien souvent pas en boutique ou sur le site propre de la marque mais sur des plateformes comme JD.com, qui a lancé JD Luxury.

 

Qui sont les acheteurs du site ? D’après Kevin Jiang, 74% ont entre 26 et 45 ans et 60% viennent des grosses villes.

 

« Le site a une très belle ergonomie et tous les codes associés aux marques sont respectés, décrit Stéphane Joly. Beaucoup de marques prestigieuses, comme Paul Smith, Prada, Tod’s, Escada, Fred, Versace…  y ont ouvert une boutique à leur nom. La livraison est assurée par la plateforme ». Le taux de retour, situé entre 15 et 20%, est bien inférieur à celui d’autres sites chinois ; une preuve de l’efficacité de la collecte de données, rendue possible grâce, notamment, au partenariat avec Tencent.

 

« Il se trouve que les consommateurs chinois de produits de luxe perdent de plus en plus l’habitude de se faire livrer de l’étranger, révèle Stéphane Joly. L’écart des prix de vente entre ceux pratiqués en Chine et ceux dans le pays d’origine, a tendance à se réduire. Les nouvelles lois anti # (Daigou) – ces fameux intermédiaires qui achètent des articles de luxe à l’étranger pour le compte d’autrui et les passent en douane en revenant en Chine sans s’acquitter des taxes d’importation- font que désormais, 22% des achats d’articles de luxe se font en Chine, contre 8% auparavant. »

 

 

JD est capable de bien cibler la « génération Self » qui désormais crée sa propre mode

Il y a encore quelques années, les Chinois n’étaient attirés que par les marques (et souvent les mêmes). Ils sont désormais moins suiveurs et beaucoup plus intéressés par le design.

 

« Le consommateur chinois de la « génération self », fait partie de la 2e génération de l’enfant unique, – la première sans cousins -, raconte Stéphane Joly. Il est très égocentrique, curieux, et a confiance dans sa capacité à créer sa propre mode, à la recherche du produit design de niche ». Un véritable défi pour les marques de luxe, qui ne peuvent plus prévoir comme auparavant ce qu’achèteront ces consommateurs. « On parle d’Audience X, pour faire référence au fait qu’avec l’ultra personnalisation, il est difficile de savoir ce qui aura du succès ». Mais bonne nouvelle, avec l’accès au luxe des villes moyennes et secondaires chinoises, le potentiel de croissance pour ces marques est phénoménal.

 

 

L’influence des Key opinion leaders

Si les Chinois font confiance dans leur capacité à créer leur propre mode, ils suivent également beaucoup les avis des influenceurs sur les réseaux sociaux. « Le social commerce, lié à l’interaction entre les médias sociaux et la puissance des influenceurs est très développé en Chine, indique Stéphane Joly. En peu de temps, une marque peut ainsi grimper… ou chuter ! Ce fut le cas de Dolce&Gabbana fin 2018, qui ne s’en est toujours pas remise.»

 

Un phénomène incontournable, que les marques de luxe doivent également intégrer dans leur stratégie. A ce titre, JD.com a su devenir, en moins de 5 ans, un intermédiaire incontournable dans la conquête de ce marché florissant.

 

 

Les pop-up stores : des outils précieux d’activation commerciale.

Les pop-up stores : des outils précieux d’activation commerciale. 1677 1119 Altavia

 

 

Au cours de ces 15 dernières années, les pop-up stores sont devenus, pour les marques et retailers, des outils marketing très efficace pour stimuler les ventes. Dans quelle mesure cette tendance a changé la face du retail ? Petr Šafář, Directeur de la division Retail chez Altavia Česká, vous en dit plus sur cette tendance qui, selon lui, a de beaux jours devant elle.

Pour commencer, pouvez-vous nous parler de vous, de votre carrière dans le secteur du retail et du poste que vous occupez au sein d’Altavia Česká ?

Je dirige la division Retail. Il y a deux ans nous avons créé chez Altavia Prague une plateforme Retail qui concentre notre vaste expérience du design, du développement, de la production et de l’exploitation des espaces de vente complexes pour nos clients : concept stores, shop-in-shops, pop-up stores, vitrines, tournées, etc. Toutes sortes de projets portés pour de grandes marques, que nous mettons en œuvre partout dans le monde avec nos équipes et nos prestataires.

 

Petr Šafář, Directeur de la division Retail chez Altavia Česká

J’ai un master en Architecture et en génie civil, et j’ai commencé ma vie professionnelle en concevant et en construisant des espaces et des bâtiments publics, des parcs, des centres de loisirs et des centres sportifs en Europe et en Australie. C’est à cette époque que j’ai commencé à étudier le marketing de marque et que j’ai décidé de poursuivre une carrière qui me permettrait d’associer ces deux domaines d’expertise. De retour en Europe j’ai accepté un poste dans une agence internationale basée à Prague, qui développait des environnements et des concepts uniques pour de grandes marques. Mon premier projet a été la mise en place d’un shop-in-shop Adidas à Londres, sur deux étages du grand magasin Harrods. Le deuxième a été la création d’un nouveau concept global de shop-in-shop pour les bijoux et les montres Guess, que nous avons conçu et déployé dans tout l’hémisphère Nord. Je vous donne ces deux exemples car ces projets m’ont ouvert grand les portes du monde merveilleux du retail : j’ai été très impressionné par la qualité du design et des matériaux, mais aussi par les compétences et l’expérience des gens avec qui j’ai eu la chance de collaborer. J’ai exercé les fonctions de chef de projet par intérim au siège d’Adidas en Allemagne à plusieurs reprises ; et j’ai travaillé pendant plusieurs années sur un grand nombre de concepts de magasins, de campagnes, d’événements et d’autres projets marketing pour cette marque et d’autres dans le secteur du retail. Après quelque temps, j’ai lancé ma propre entreprise spécialisée dans la conception et la gestion de projets et d’installations. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré Rodolphe Crozier, Directeur d’Altavia Česká, et nous avons décidé de créer une division Retail à Prague.

 

 

La dernière décennie a été marquée par l’essor des pop-up stores. Dans quelle mesure et comment ont-ils changé le secteur du retail ?

Excellente question. Pour y répondre, il faut remonter avant l’an 2000. À l’époque, toutes les grandes marques faisaient de leurs boutiques de véritables temples. Elles voulaient mettre à l’honneur leur image de marque, et l’environnement des magasins était conçu de manière à montrer la force, l’universalité et l’omniprésence de la marque. Il s’agissait d’environnements fermés destinés aux clients fidèles qui suivaient la « religion de la marque » et les tendances qui allaient avec. Les vitrines étaient le seul moyen d’attirer des clients potentiels dans ces boutiques.

 

Une telle approche – avec ce qu’elle suppose pour créer, développer et mettre en œuvre ces concepts – nécessitait des ressources très importantes (financement, main-d’œuvre, temps, etc.). Cependant, si tout était fait correctement, les marques avaient leurs « temples » qui suscitaient l’admiration dans les centres commerciaux et les grandes rues marchandes et stimulaient les ventes. Mais il y a 10-15 ans, l’accélération, les nouvelles tendances du retail, le marketing digital et les nouvelles plateformes ont tout changé. Les marques « anciennes » ont compris qu’elles n’étaient plus assez au contact des clients potentiels, que leurs techniques marketing étaient dépassées et qu’elles ne parvenaient plus à présenter leurs produits ou leurs marques de manière innovante, rentable et attractive.

 

D’un autre côté, ces 10 dernières années on a vu apparaître des centaines de nouvelles marques et start-up qui adoptent une approche différente. Elles savent que pour concurrencer les grands noms avec des ressources limitées, elles doivent à nouveau entrer en contact avec les clients, sortir de leur bulle. Les pop-up stores sont donc devenus des outils marketing très efficace pour stimuler les ventes. Et les marques traditionnelles ont vite suivi le mouvement. Les pop-up stores et les différents événements organisés remettent l’accent sur l’expérience client, l’innovation et la croissance des ventes ; mais ce sont aussi d’excellentes occasions d’explorer de nouveaux marchés et de tester de nouveaux concepts.

 

 

Comment expliquez-vous le grand succès des pop-up stores ces dernières années ?

Il y a trois facteurs : le financement, l’interaction et l’échelle. Les boutiques physiques c’est très bien, mais ça demande un engagement considérable et d’importants investissements à long terme. Avec les pop-up stores, on peut rapidement proposer des solutions qui stimulent la demande, mettent la marque en avant et créent le buzz. Ce sont pour les marques des moyens de créer des relations avec les clients en personne et de leur faire vivre des expériences uniques qui peuvent être partagées.

 

 

Les pop-up stores sont-ils devenus un passage obligé pour une marque qui souhaite se distinguer ? Qui a le plus à gagner grâce aux pop-up stores dans le secteur du retail ?

Ils permettent aux entreprises d’identifier et de comprendre plus clairement le choix des clients. Ils sont donc très utiles pour aider les marques à augmenter les ventes et diversifier leur gamme de produits. Donc les clients en profitent autant que les marques.

 

 

Shop-in-shop, corner shop, pop-up store : quelle est la différence entre ces modèles et à quelles situations conviennent-ils le mieux ?

Un shop-in-shop reprend habituellement les bases d’un concept de boutique existant. Un espace en boutique est loué par un retailer à une marque. Cela crée un environnement de vente très efficace, et le pop-up store moderne a beaucoup de points communs avec un shop-in-shop. Ce qui les différencie, c’est qu’un shop-in-shop est une solution multimédia permanente pour les marques bien établies, qui demande un engagement et des investissements à long terme. À l’inverse, les pop-up stores sont des outils précieux pour « activer » la marque et toucher les clients ciblés. Ils génèrent un certain enthousiasme et un sentiment d’urgence, c’est un bon moyen de tester des solutions qui pourraient ensuite être adoptées dans un shop-in-shop.

 

 

Sur quoi faut-il miser pour attirer les bons clients dans un pop-up store : l’emplacement, l’expérience, le design ?

Bien entendu, le choix de l’emplacement est crucial. Il faut qu’il y ait du passage. Il y a plusieurs sortes de pop-up stores – les stands dans les boutiques, les kiosques dans les couloirs des centres commerciaux, les espaces installés dans les magasins inoccupés ou les stands spécialement conçus pour les événements culturels ou sportifs. Les possibilités étant innombrables, il faut faire appel à des organisateurs expérimentés pour choisir les solutions, l’emplacement, les horaires et le design. Les organisateurs doivent notamment faire attention aux boutiques qui se trouveront à proximité du pop-up store. Parfois, les pop-up stores « partent en tournée » : dans ce cas le design, la structure et les matériaux doivent être développés et choisis soigneusement pour résister aux multiples installations et désinstallations mais aussi au stockage.

 

Par ailleurs, il est indispensable d’utiliser les réseaux sociaux avant, pendant et après l’événement pour créer l’attente ; et d’organiser des événements exceptionnels pour attirer l’attention des clients potentiels.

 

 

Quels sont les KPI/métriques qui permettent aux marques et aux retailers d’évaluer l’efficacité d’une stratégie basée sur les pop-up stores ?

Pour définir ce qu’elles veulent accomplir, les marques doivent toujours fixer des objectifs précis. C’est sur la base de ces objectifs qu’elles peuvent juger de leur réussite, quantitativement et qualitativement. Elles peuvent donc mesurer le passage des clients, le taux de conversion en ventes, l’impact sur le nombre de visites et le temps passé sur le site Internet ; ou bien observer les motivations des clients et leurs réactions face aux designs et aux produits.

 

 

Quel est le concept de pop-up store qui vous a le plus marqué jusqu’à présent et pourquoi ?

Le Samsung Cube, un pop-up store conçu par nos partenaires architectes et installé sur l’une des places principales de Prague à l’occasion du Signal Festival, événement culturel très réputé. Le design choisi mettait à l’honneur la magie de ce festival – l’art de jouer avec la lumière, le design et les nouvelles technologies – qui accueille environ 2 millions de visiteurs chaque année. Samsung voulait présenter sa nouvelle gamme de téléphones mobiles en utilisant la devise : « Rêvez, vivez, créez les choses en grand ». Une vraie réussite, pour l’atmosphère mais aussi pour le trafic et la couverture médiatique que cette initiative a générés. J’ai apprécié tous les aspects du projet, du respect des souhaits du client au design, en passant par le choix de l’emplacement et la mise en œuvre. Je trouve que les pop-up stores Jack Daniels sont aussi de très bons exemples : les camions installés aux abords des événements culturels, les bars éphémères dans les centres commerciaux ou les stands de merchandising dans les aéroports.

 

 

Quelles seront selon vous les prochaines tendances dans le secteur du retail, en particulier en ce qui concerne les pop-up stores ?

Je constate en ce moment un intérêt pour les concepts « ponctuels », pour un usage saisonnier mais multiple – dans les centres commerciaux, dans les rues, pendant les événements sportifs ou culturels, les conférences… Ce sont des kits modulaires très efficaces et simples à mettre en place. Les services marketing peuvent donc librement en adapter l’organisation et la disposition.

 

 

L’ultra-transparence dans le retail

L’ultra-transparence dans le retail 1678 1119 Altavia

Un nouveau mantra semble gagner le marché du retail : « l’ultra transparence », lancée par des enseignes visionnaires, faisant table rase des conventions. Une démarche audacieuse, agissant comme un levier de séduction auprès de clients à la recherche d’authenticité. Analyse de cette tendance inspirante avec Thierry Strickler, Retail Market Intelligence Lead chez Altavia.

Un nouvel argument : la transparence

Le tarif, la praticité, l’accessibilité…  sont autant de facteurs importants, qui pèsent dans la décision d’achat des clients. Mais certains d’entre eux portent leur attention sur un autre critère, à leurs yeux, primordial : la transparence. Ils souhaitent savoir comment les produits sont fabriqués, l’origine des matières premières, les conditions de réalisations mais aussi les coûts réels de fabrication et les marges enregistrées par les marques. « Pour mieux convaincre et séduire leurs clients, certains retailers proposent une nouvelle manière de vendre et de faire du commerce, en misant sur la transparence et, pour être plus exact, l’ULTRA-transparence, annonce Thierry Strickler. L’idée première et structurante pour ces marques est de pouvoir répondre, avec des preuves, de la manière dont sont fabriqués les produits – des produits éthiques, responsables, respectueux de l’ensemble des parties prenantes… – et de leur coût réel. »

 

 

A l’origine : les DNVB

Le concept d’ultra transparence a été initié par les DNVB (Digital Native Vertical Brand), marques nées en ligne, qui interagissent avec leurs clients.

 

L’un des précurseurs ? Everlane, marque de prêt à porter américaine, dont le slogan est clairement affiché sur le site « Exceptional quality. Ethical factories. Radical Transparency*. « Nous estimons que nos clients ont le droit de savoir combien cela nous coûte de fabriquer tel ou tel produit, nous révélons donc nos coûts et nos marges » peut-on lire sur le site.

 

Maison Standards, Jules et Jenn, Léo et Violette…

La marque française Maison Standards adopte la même philosophie.« Nous expliquons nos méthodes, nos coûts, nos marges. Nous ouvrons les yeux du consommateur sur les pratiques de l’industrie » déclare son PDG, Uriel Karsenty.

 

Jules & Jenn dont le slogan est « Responsable. Accessible. Essentiel » communique également « toujours en toute transparence ».

 

En voici un très bon exemple :

« Découvrez pourquoi 85€ est le prix juste pour nos chaussures bateau crampons cuir ».

 

 

Léo Dominguez, co-fondateur de la marque Léo et Violette déclare dans une interview à Isal Paris « Nous voulions avant tout jouer sur la transparence. Depuis le début, nous avons établi des valeurs communes sur notre manière de communiquer et de parler de notre marque. Nous avons décidé de communiquer beaucoup sur la fabrication, la transparence autour des matières, et puis aussi, le choix de communiquer sur nous, de se mettre en avant, de raconter qui sont Léo et Violette. Cinq ans après c’est toujours le cas, on passe beaucoup de temps à expliquer les coulisses derrière la création de la marque. En fait, on a senti dès le début que les clients s’attachaient à cette proximité, cette transparence sur notre histoire. »

 

Et les exemples sont de plus en plus nombreux. A l’instar de Sephora, qui a créé une gamme de produits appelée Clean at Sephora, permettant aux clients de repérer facilement les produits sans produits nocifs et écologiquement responsables.

 

 

Leviers de séduction et de confiance

« Dévoiler ses recettes de fabrication et les clés de son business model sont des leviers de séduction et de confiance, analyse Thierry Strickler. Ce positionnement permet aux clients qui sont à la recherche d’authenticité, d’adhérer à un système de valeurs transparent, responsable, sans concession. C’est une manière de créer des liens tangibles et durables avec eux. »

 

Et cette philosophie misant sur l’ultra-transparence ne laisse pas indifférents ceux qui ne la pratiquent pas (encore). « Nous avons affaire à des acteurs disruptifs, qui ont le mérite d’ouvrir une nouvelle voie de navigation à laquelle les retailers référents prêtent attention, noteThierry Strickler. Ce nouveau modèle est en effet attentivement observé par les grands acteurs de la cosmétique, de la distribution alimentaire, de la mode mais aussi du luxe. »

 

Un modèle audacieux, qui a cependant une limite : jamais ne sont évoqués le design et la conception, étapes pourtant essentielles et sources de valeur ajoutée.

 

* Qualité exceptionnelle. Entreprises éthiques. Transparence radicale

 

 

Luckin Coffee : la folie des grandeurs en Chine

Luckin Coffee : la folie des grandeurs en Chine 1677 1119 Altavia

 

 

Luckin Coffee est en passe de réussir son introduction à la bourse de New York et de doubler Starbucks en Chine. Présentation de la nouvelle licorne chinoise par Stéphane Joly, directeur grands comptes chez Altavia.

«

Le marché US des capitaux ne suffit plus, Shanghai lance son Nasdaq

La Chine, en sa qualité d’usine à licornes, vient de faire découvrir au monde occidental l’une de ses dernières créations : Luckin Coffee, #瑞幸咖啡, concurrent chinois de Starbucks. La chaîne de cafés vise une introduction à la bourse de New-York au mois de mai 2019, espérant lever 1 milliard de dollars et ainsi, voir sa valorisation atteindre près de 5 milliards de dollars. Pour réaliser cet objectif et battre Starbucks en Chine, la société doit ouvrir un nouveau point de vente toutes les 210 minutes !

 

Les licornes ? Des animaux mythiques, dont il est si compliqué de prédire l’avenir et la durée de vie. Mais une chose est sûre : durant leur existence plus ou moins courtes, les licornes ont une fâcheuse tendance à attirer l’argent et à voir leurs valorisations atteindre des montants exorbitants.

 

 

Après le PER (Price Earning Ratio), les investisseurs chinois ont inventé le PDR (Price Deficit Ratio).

Luckin Coffee brûle une quantité considérable d’argent, pour le plus grand bonheur de ses clients. C’est le monde à l’envers ! Alors qu’auparavant, les signaux d’alarme se déclenchaient lorsque les PER étaient trop hauts, désormais, plus le PDR est élevé et plus l’argent coule à flots.

 

Il faut dire que les investisseurs du monde entier ont cru en l’avenir de sociétés comme Amazon, qui, rappelons-le, vient de sortir piteusement du marché chinois ; la société était encore en 2015 dans le rouge malgré un chiffre d’affaires de près de 90 milliards de US $.

 

Les chinois vont donc lancer leur propre Nasdaq : le « Science and Technology Innovation Board », comme si New-York, la Bourse de Hong-Kong ou encore le Nasdaq ne suffisaient plus à lever du capital. Résultat : au sein de la bourse de Shanghai, les sociétés de technologie vont pouvoir se faire lister et lever des fonds plus vite – comme le voulait Pékin et comme l’avait annoncé le Président Xi Jinping en novembre 2018 -, en accélérant les IPO et ainsi supporter le développement des futurs champions nationaux. Une manière évidente de se défaire de la mainmise des Etats-Unis sur le financement international des sociétés chinoises.

 

Pékin veut tirer profit des petits porteurs chinois frustrés de ne pouvoir investir à leur guise sur les places étrangères. Avec ce nouveau Nasdaq à Shanghai, les investisseurs chinois, qui sont aussi particulièrement joueurs, vont pouvoir supporter les demandes de cash des licornes, qu’ils voient et utilisent au quotidien.

 

 

Luckin Coffee : le parfait exemple de la capacité d’une start-up à comprendre son marché

Alors qu’en 2000, la consommation de café était quasiment nulle en Chine, elle représente 2,4% de la consommation mondiale en 2018.

 

Il y a encore 2 ans, Starbucks possédait près de 80 % du marché. Mais voilà que le caribou Luckin Coffee est venu de Pékin pour détrôner la petite sirène de Seattle !

 

En réalité les modèles et les USP des deux compagnies sont bien différents :

 

  • Starbucks se concentre sur le bien-être dans le lieu de vente, le wifi offert, les baristas…, avec un positionnement de prix élevé – insolent quand on connait les marges sur le café !-. L’idée de départ ? Permettre aux clients de passer des moments agréables entre amis, installés sur de confortables sofas, pendant 3 heures. Mais 30 places assises, occupées pendant plusieurs heures, ne génèrent pas un chiffre d’affaires suffisant – et Luckin Coffee l’a bien compris !-. Starbucks s’est positionné comme le « troisième lieu », qui n’est ni le travail, ni la maison, jouissant d’une image étrangère, porteuse d’un certain statut social.
  • Dans un pays très individualiste comme la Chine, où la livraison génère désormais plus de la moitié du flux des restaurants, Luckin Coffee a fait un autre choix. La société a très bien compris son marché et touche une population beaucoup plus jeune – 80 % des clients ont moins de 30 ans -, avec un positionnement prix 20 % inférieur à Starbucks. Les cafés poussent comme des champignons – en 2017, Luckin Coffee ne possédait que 9 points de vente ; plus de 2 000 ont été ouverts en une année -, au pied d’immeubles de bureaux et de galeries marchandes, dans des lieux où l’on ne peut pas s’assoir. La société mise sur la consommation de masse, l’instant, la facilité de commande et de livraison. Adieu les baristas ! La principale clientèle des Luckin Coffee est composée de livreurs. Et grande différence avec  Starbucks : Luckin Coffee est une société chinoise.

 

Autre point de différenciation en faveur de Luckin Coffee ? La lenteur de Starbucks à nouer des partenariats (elle l’a récemment fait avec Alibaba). De plus, l’entreprise américaine a mis trop longtemps à accepter le paiement mobile avec Alipay et Wechat pay, privilégiant le cash et les cartes prépayées en plastique d’un autre âge. De son côté, Luckin Coffee, est un bébé licorne de 2 ans, adossé depuis ses premiers pas à Tencent.

 

 

La suite ?

Bien malin celui qui saura prédire la suite des événements : Starbucks, en Chine depuis 1999, possède une valorisation boursière bien plus importante que Luckin Coffee.

 

Coca-Cola vient d’investir dans la caféine en rachetant le Britannique Costa ; WeWork, la licorne du co-working dont les espaces sont de plus en plus courus en Chine, se positionne également sur ce marché juteux.

 

Nombreuses sont les licornes qui n’ont pas vécu longtemps. Ofo est mort, Mobike est en mauvaise posture. La barrière à l’entrée est basse. Le positionnement prix agressif n’est pas forcement tenable, les noms sont facilement remplaçables, les produits ne sont pas particulièrement innovants et les investisseurs très versatiles.

 

Sans vouloir gâcher la fête à venir avec l’introduction de Luckin Coffee à New-York, une question légitime se pose : qui sera la prochaine licorne à se faire remarquer sur ce florissant marché ?

»

 

Stéphane Joly, Global Key Account Director, Altavia Europe